Demonstration et renseignement au forum de rentree 2023 le 9 Septembre au centre ville de Villejuif.

Les origines de la Capoeira


XVIè siècle

Au 16e siècle, les colons portugais qui exploitent les richesses côtières de l’Amérique du Sud sur la "Terre de Santa Cruz", utilisent des esclaves noirs venus d’Afrique, notamment des régions du Zaïre, d’Ouganda, de Mozambique et d’Angola. Ces derniers sont victimes de toutes les persécutions que l’on connaît. Il n’était bien sûr pas question pour les esclaves d’apprendre à se défendre. C’est ainsi que les esclaves de la région d’Angola ont élaboré les bases de ce qui sera la capoeira : un apprentissage du combat sous couvert d’une danse rituelle et musicale. La Capoeira est donc le résultat de ce mélange des différentes cultures artistiques et religieuses africaines.


 

XVIIè siècle

Pourtant, à partir du 17e siècle, certains esclaves se rebellent et se rassemblent dans des cachettes appelées "Quilombos". Le Quilombo dos Palmares, réunissant près de 30.000 fugitifs est le plus célèbre. Dès lors, la répression est de rigueur à l’encontre de la capoeira. L’appellation "capoeiragem" apparaît vers 1780 chez la police de Rio pour décrire les "exercices de lutte et de dextérité corporelle" pratiqués par les gens de couleur. L’origine de ce mot, répandu par le bouche à oreille, semble provenir de "Caa-Apuera", terme indien signifiant "île à herbe rasée". Les indiens Guaramy pouvaient assister à la Roda des esclaves, qui pour pratiquer leur art à l’abri des regards des maîtres, se réunissaient sur une île à herbe haute qu’ils avaient coupée sur la surface de jeu.


 

XIXè siècle

Pourtant, la capoeira restera toujours pratiquée. Au 19e siècle, la capoeira est l’art martial de prédilection de toutes les bandes qui s’affrontent, intégrant bien souvent les armes blanches dans la lutte. Ces bandes furent souvent utilisées par des seigneurs comme mercenaires pour contraindre des débiteurs. On enverra d’ailleurs de force de nombreux capoeiristes mourir dans la guerre qui opposa le Brésil et le Paraguay (1865-1870). 1888 est l’année de l’abolition de l’esclavage avec la loi "Aurea" (13 mai 1888). Mais la répression envers les pratiquants de la capoeira n’en est pas moins forte : le décrét 847 du 11 octobre 1890 interdit la Capoeira. Bien au contraire, toutes les pratiques et traditions à connotation africaine sont combattues. Des centaines de personnes sont envoyées au bagne. C’est pourtant vers cette époque qu’apparaissent les premiers instruments liés à la capoeira, qui permettaient, lorsque les patrouilles de police arrivaient, de transformer le jeu en spectacle théâtral.


 

XXè siècle

Une certaine élite culturelle, dont le Président Getulio Vargas, estime cependant que la capoeira représente une certaine identité culturelle du Brésil face au reste du monde et réclame sa reconnaissance en tant que telle. Mais il faudra encore attendre quelques années pour que la capoeira, redoutée et repoussée par la bourgeoisie brésilienne, soit admise, à condition cependant, d’être pratiquéedans des lieux fermés. C’est en 1932, que Maitre Bimba crée son académie de capoeira à Salvador où la Capoeira a bien sûr résisté à l’oppression, et fait connaître un nouveau style. Il s’agit d’une capoeira plus aérienne qui emprunte quelques techniques d’autres arts martiaux asiatiques ou occidentaux : la capoeira regional. Mais, la capoeira angola, de style traditionnel, garde également ses adeptes dans son rang où l’on trouve Maitre Pastinha qui ouvre, lui aussi, son Académie en 1941. Dans les années 50 et 60, la capoeira trouve son essor. Les premiers championnats ont lieu des les années 70. La capoeira regionale et angola vont s’étendre et toucher toutes les couches de la population brésilienne, puis s’exporter aux Etats-Unis et en Europe. Aujourd’hui la capoeira, qu’elle soit angola ou regionale, est pratiquée dans de le monde entier et par toutes les nationalitées differentes.